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Métiers d'Autrefois: Tonnelier Vendangeur

 

LE METIER DE TONNELIER

Idée venue, sans doute, de la construction navale, alors en bois. Connu depuis l'Ancien Testament, un peu en Grèce - qui préfère l'amphore -, découverte, selon PLINE, lors de la conquête de la GAULE par CESAR - pour la cervoise nationale - le TONNEAU atteint sa perfection pour la bière du Pays de Galle et d'Irlande: CONFRERIE de TONNELIERS à LONDRES, en 1502.

ART complexe et délicat, qui requiert la connaissance des BOIS, FER, FEU et demande un grand savoir-faire: parfaite étanchéité du bois et contenances exactes.

HUIT ETAPES

1)      PARAGE. des DOUVES, lattes de bois dégrossi à la DOLOIRE.

2)      MONTAGE, sur un cercle de fer, pour les maintenir.
-POSER un cercle afin de maintenir les douves ainsi assouplies.
-RETOURNER le tonneau, le refermer avec de nouveaux cercles, toujours provisoires.

3)      REFROIDISSEMENT des douves, alors jointives, ROGNAGE des extrémités, REMPLACEMENT du cercle de montage par celui de rognage, inclinant le tonneau sur un billot, pour tailler en biseau, avec l’ASSEAU.

4)      FINISSAGE au RABOT de TETE, afin d’égaliser, creuser le JAMBLE, qui recevra le fond avec le JABLOIR. Perçage du "TROU de BONDE".

5)      FABRICATION des cercles définitifs, en fonction de la capacité voulue, en ACIER embouti, le POUCE du tonnelier tenant les extrémités de jointures, et rivant les bouts sur la BIGORNE.

6)      FACONNAGE du fond, en chevillant 4 ou 5 planchettes, COUPAGE de l'assemblage à l’ASSEAU et à la PLANE afin de tailler le CHANFREIN autour des bords.

7)      Pour fixer le fond, l'artisan enlève le cercle de ROGNAGE, ce qui relâche les douves : il introduit le fond par l’INTERIEUR, le fixe dans son JABLE, garni de massettes.

8)      Les « CERCLES de RENFORCE » sont ôtés. FINITION au RACLOIR, puis au GRATTOIR, incurvé, à deux branches. Les « cercles de renforce » sont en FRENE, puis en fer

A CRAVANT, il y eut, de 1720 à !792, époque de l'expansion de la VIGNE, jusqu'à 3 TONNELIERS.

La destruction totale du VIGNOBLE, à la fin du XIXe siècle -oïdium, mildiou, phylloxera -sonna le glas de l' "ERE DES VIGNERONS", et, avec eux, celle des TONNELIERS.

Malgré une reprise rapide et courageuse de cette activité, il n’y a plus, en 1900, de tonnelier à CRAVANT, et, d’ailleurs, les tonneaux sont, dès lors, manufacturés.

Les tonneaux à bière, vin, alcool- il y a deux "BOUILLEURS" à CRAVANT - dès 1815 - furent trop souvent remplacés par des BARILS et CUVES métalliques. La VINIFICATION moderne et "industrielle" utilisent d'immenses installations en inox... Heureusement, quelques "VIGNERONS" - qui tiennent à ce beau nom - reviennent aux tonneaux de bois…

 

 

UNE JOURNEE DE VENDANGEURS

Les COUPEUSES, armées d'une SERPETTE, mettent les grappes dans leur panier, monte à la "PERCHEE"- bout de la raie – ou les attendent les HOTTEÜX – mieux payés, 50 sous par jour- qui les portent aux PIECES DE VENDANGE, entre les vignes.

Le raisin est foulé à l’ERALOIR - branche de bois dur, fourchu- qui égrène la grappe, matin et soir pour le VIN ROUGE.

CASSE-CROUTE dans la matinée : pain frotté à l’ail, fromage, pas de vin, qui « coupe les jambes ». DEJEUNER astucieux : une petite miche de pain, évidée en écuelle, est remplie de ragoût de porc, haricots rouges, sauce grasse, fortement aillée et épicée. On "mange" son écuelle avec le fromage- pas de vaisselle!-, le tout arrosé de vin et terminé… par du raisin…

Pendant ce temps, les PRESSURENT actionnent les MARGOUL.ATS, pièces de serrage du PRESSOIR.

Le soir, vendangeurs, domestiques, maîtres partagent la PELEE: grosse soupe, pot au feu, gigot ou oie rôtie, châtaignes, salade « barbe de capucin » aillée, fromage, vin et raisin, toujours !

Après les VENDANGES, comme après la MOISSON- tout le village, se retrouve autour d’un plantureux repas, d'autant plus gai que la récolte a été abondante: c'est jusqu'au XIXème la seule rentrée d' « argent frais » pour les petits propriétaires.

Par achat ou mariage, certains arrivent à posséder 8 ARPENTS - 33 hectares, et vivent à l'aise. Les plus modestes cultivent leur vigne en famille, et ne récoltent que la consommation journalière.

La "cabane à vigne" servait au repos, repas à l'ombre, rangement des outils et l'hiver, à la "veillée" des fils et filles de vignerons, qui faisaient connaissance plus librement que dans l’étroite maison paternelle...

La BOURGOGNE se targue d'un VIGNERON célèbre: le poète romantique ALPHONSE de LAMARTINE. Il fit fructifier les vignes héritées de ses ancêtres- fort à l’aise- à MILLY, M0NTCEAU et ST POINT... mais il s'y ruina et mourut couvert de dettes!

Présente depuis le Xe siècle, détruite à la fin du XIXe, la VIGNE renaît de ses cendres depuis 1950. Que vivent les vins de l’AUXERROIS !


Texte et recherches Odile GEORGE – Historienne – Cravant - Yonne
( texte publié sur ce site avec l'aimable autorisation de l'auteur )

 

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